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revoila des poèmes mais ce n'est pas tous les mien !!! les voici :La prière du chat
A MON MAÎTRE...
Ne me prends pas pour esclave,
Car j'ai en moi le goût de la liberté.
Ne cherche pas à deviner mes secrets,
Car j'ai en moi le goût du mystère.
Ne me contrains pas aux caresses,
Car j'ai en moi le goût de la pudeur.
Ne m'humilie pas
Car j'ai en moi le goût de la fierté.
Ne m'abandonne pas,
Car j'ai en moi le goût de la fidélité.
Sache m'aimer et je saurai t'aimer
Car j'ai en moi le goût de l'amitié... Le chat
Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d'agate.
Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s'enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,
Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,
Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum,
Nagent autour de son corps brun.
C.Baudelaire - Les Fleurs du Mal
Les amoureux fervent et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison;
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
L'Erèbe les eut pris pour ses courriers funèbres;
S'ils pouvaient au sevrage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;
Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
C.Baudelaire - Les Fleurs du Mal Le chat
Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,
Tant son timbre est tendre et discret;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C'est là son charme et son secret.
Cette voix, qui perle et qui filtre,
Dans mon fonds le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.
Elle endort tous les cruels maux
Et contient toutes les extases;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.
Non, il n'est pas d'archer qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,
Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout es, comme un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux!
- De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressée une fois, rien qu'une.
C'est l'esprit familier du lieu;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire;
Peut-être est-il fée, est-il dieu ?
Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime
Tirées comme un aimant,
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même,
Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.
C.Baudelaire - Les Fleurs du Mal La prière du chat
Mon maître, mon ami
Toi qui m'offre la douce quiétude de ton foyer.
Respecte mon goût de la liberté
Et ne m'enchaîne à toi
Que par les sentiments qui nous lient.
Ta présence fait mon bonheur,
Mais je médite;
Ne cherche pas à deviner mes pensées
J'ai gardé le goût sauvage du secret.
Ne trouble pas mon sommeil,
Il est nécessaire à mon équilibre.
Et lorsqu'à toi je viens
Donne moi abondance de caresses.
Pour mon péché de gourmandise pardonné
Te sera acquise toute mon amitié. Le chat et le soleil Le chat ouvrit les yeux, Le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, Le soleil y resta, Voilà pourquoi, le soir, Quand le chat se réveille, J'aperçois dans le noir Deux morceaux de soleil. Maurice Carême Il a neigé Il a neigé dans l'aube rose, Si doucement neigé Que le chaton noir croit rêver C'est à peine s'il ose Marcher. Il a neigé dans l'aube rose, Si doucement neigé Que les choses Semblent avoir changé. Et le chaton noir n'ose S'aventurer dans le verger, Se sentant soudain étranger A cette blancheur ou se posent, Comme pour le narguer, Des moineaux effrontés. Maurice Carême Le petit chat C'est un petit chat noir, effronté comme un page. Je le laisse jouer sur ma table, souvent. Quelquefois il s'assied sans faire de tapage; On dirait un joli presse-papier vivant. Rien de lui, pas un poil de sa toison ne bouge. Longtemps, il reste là, noir sur un feuillet blanc, A ces matous, tirant leur langue de drap rouge, Qu'on fait pour essuyer les plumes, ressemblant. Quand il s'amuse, il est extrêmement comique, Pataud et gracieux, tel un ourson drôlet. Souvent je m'accroupis pour suivre sa mimique Quand on met devant lui la soucoupe de lait. Tout d'abord de son nez délicat il le flaire, Le frôle; puis, à coups de langue très petits, Il le lampe; et dès lors il est à son affaire; Et l'on entend, pendant qu'il boit, un clapotis. Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause, Et ne relève enfin son joli museau plat Que lorsqu'il a passé sa langue rêche et rose Partout, bien proprement débarbouillé le plat. Alors, il se pourlèche un moment les moustaches, Avec l'air étonné d'avoir déjà fini; Et, comme il s'aperçoit qu'il s'est fait quelques taches, Il relustre avec soin son pelage terni. Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates; Il les ferme à-demi, parfois, en reniflant, Se renverse, ayant pris son museau dans ses pattes, Avec des airs de tigre étendu sur le flanc. Mais le voilà qui sort de cette nonchalance, Et, faisant le gros dos, il a l'air d'un manchon; Alors pour l'intriguer un peu, je lui balance, Au bout d'une ficelle invisible un bouchon. Il fuit en galopant et la mine effrayée, Puis revient au bouchon, le regarde, et d'abord Tient suspendue en l'air sa patte repliée, Puis l'abat, et saisit le bouchon et le mord. Je tire la ficelle, alors, sans qu'il le voie; Et le bouchon s'éloigne, et le chat noir le suit, Faisant des ronds avec sa patte qu'il envoie, Puis saute de côté, puis revient, puis refuit. Mais dès que je lui dis: "Il faut que je travaille; Venez vous asseoir là, sans faire le méchant!" Il s'assied ... Et j'entends, pendant que j'écrivaille, Le petit bruit mouillé qu'il fait en se léchant.
fin dites moi des subjection pour d'autres poèmes @+ kath
Ecrit par fee2, le Dimanche 12 Septembre 2004, 19:10 dans la rubrique "Actualités".
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